
Les Français se disent épanouis d’après certaines études.
Pourtant, d’après l’avis des sexologues, en général, ce n’est pas si évident que cela.
En effet, il en ressort qu’un tiers des couples n’aurait jamais de relations ou presque.
Dans un autre tiers, l’un des partenaires est frustré.
D’où le nombre croissant de consultations.
Mais quelles sont-elles ces difficultés dévoilées dans le secret de la consultation ?
Je vous dévoile ici quelques confidences :
La 1ère plainte constatée en sexologie est l’absence de désir
Tous les sexologues vous l’affirmeront : Aujourd’hui, c’est l’absence de désir qui constitue la première cause de consultation en sexologie.
” Il y a une dizaine d’années, les femmes venaient surtout nous voir car elles se plaignaient de vaginisme (contraction involontaire des muscles de leur vagin rendant toute pénétration impossible).
Et les hommes consultaient pour éjaculation précoce (éjaculation systématique en moins d’une minute).
A présent, nos consultants se plaignent en majorité, ou en tout cas beaucoup plus souvent, d’un manque de désir.
Nombreux sont les couples qui ont des relations sexuelles très espacées : une fois par mois, voire moins.
Certains s’en adaptent très bien. D’autres pas.
Ce sont ceux-là qui consultent dans mon cabinet chez Hémassens : des partenaires aux désirs différents ou n’étant pas sur la même longueur d’onde ou qui, ayant cessé parfois même, toute relation sexuelle, s’inquiètent de l’avenir de leur couple.
Pourquoi rencontre-t-on cette défaillance du désir ?
C’est vrai que la sexualité de chacun a besoin de temps.
Du temps pour s’approcher, se connaître, et pour jouer.
Du temps pas forcément pour le sexe, mais pour se parler, se séduire…
Faut-il en conclure que le désir était plus heureux autrefois ? Pas forcément. Car avant, on en parlait beaucoup moins qu’aujourd’hui.
Et lorsque le désir s’effilochait, personne n’osait se plaindre. Aujourd’hui, avoir des relations sexuelles satisfaisantes est devenu la référence la plus importante de la réussite du couple.
Quand ce n’est pas le cas, les partenaires s’inquiètent : « Sommes-nous normaux ? »
Complexés aussi pour la plupart, ils veulent ressembler à l’image du couple épanoui, que l’on voit partout les médias.
Mais tous les couples ne le vivent pas forcément avec frustration fort heureusement et la plupart réussissent à se réorganiser autrement.
Car l’intérêt de certains couples semble différent, et peut les diriger, seuls ou à deux, dans une vie de passion non sexuelle qui s’installe et vient combler l’absence de désir.
Les hommes sont plus angoissés
Les secondes plaintes en sexologie constatées, ici chez Hémassens, sont les troubles sexuels masculins, notamment l’éjaculation précoce et les difficultés d’érection.
Plus précisément, lors de mes séances en sexologie, je constate qu’un homme sur deux consulte pour éjaculation précoce. Et cette constatation s’est considérablement confirmée au cours des dernières années.
Je tiens toujours à préciser que ce n’est, en aucun cas , une maladie, mais un symptôme d’angoisse.
Il s’est d’ailleurs largement étendu lors de la montée du féminisme, il y a quelques années.
Remis en cause, jugés, attendus au tournant, de nombreux hommes sont aujourd’hui « terrorisés » à l’idée de ne pas être « performants ».
La « pression » est telle, pour certains d’entre eux, que je n’emploie pas le mot « terrorisés » à la légère, croyez-moi !
Les difficultés du couple évoluent
Cette pathologie aurait-elle progressé au fil des années ? Je n’en suis pas si sûre.
Car si les hommes sont plus nombreux à consulter aujourd’hui, c’est surtout parce que leur compagne les y encourage grandement.
Car, en effet, il y a encore 10 ans, les femmes ne disaient rien.
A présent, elles osent se plaindre.
Et les plus jeunes d’entre elles, le font heureusement sans aucune agressivité, voire même dans un esprit très constructif.
Ainsi, elles peuvent dire à leur partenaire : « S’il n’y avait pas ce petit problème, ce serait vraiment génial, alors ce serait bien que tu fasses quelque chose. Si tu veux, nous allons chercher ensemble une adresse d’un sexologue qui pourra t’aider. »
Et ainsi incités ou non par leur compagne, les hommes osent davantage consulter, même seuls. Et souvent, ils téléphonent eux-mêmes pour prendre rendez-vous. Ce qui ne se voyait jamais, il y a encore quelques années !
Les journaux féminins, également lus par les hommes, y sont sans doute pour beaucoup dans cette évolution.
De même, l’arrivée du Viagra, il y a quelques années maintenant, a amené en consultation, une quantité d’hommes en détresse qui ne s’exprimaient pas auparavant parce qu’ils pensaient leur problème sans solution.
Car jusqu’alors, tous ceux qui souffraient de troubles érectiles étaient résignés et honteux. Aujourd’hui, le Viagra fait partie intégrante des outils (comme les psychothérapies d’ailleurs) qui vont permettre de faire redémarrer leur sexualité.
Tous ces progrès ont été une grande innovation dans un domaine où il n’y avait rien autrefois ! C’est aussi un nouvel espoir pour les femmes qui attendent qu’on trouve quelque chose d’analogue pour elles.
Les femmes sont moins stressées par rapport au sexe
Une patiente sur deux se plaint d’anorgasmie (impossibilité d’avoir des orgasmes).
En revanche, le vaginisme, autrefois très fréquent, est en voie de régression.
La raison en est que les femmes sont moins stressées lors des premiers rapports.
Néanmoins, il faut tout de même souligner que cette pathologie n’a pas disparu totalement.
Il m’est encore arriver de voir certains cas, comme cette jeune femme de 25 ans, mariée depuis quatre ans et toujours vierge parce que son mariage n’avait pu être consommé.
Informations sur la sexualité
Toutefois, on peut se rendre aussi chez un conseiller en sexologie pour des questions qu’on n’ose poser à personne, parce qu’elles semblent stupides ou trop intimes.
Des questions comme : « Mon sexe est-il de taille normale ? Comment fait-on pour se masturber ? Où se situe mon point G ? C’est quoi une femme fontaine ? Doit-on utiliser des sextoys ? Le plaisir anal c’est mal ? Etc…
Ou encore, des jeunes filles qui ne réussissent pas à mettre un tampon peuvent très bien demander à un thérapeute de leur apprendre.
Madame est jeune maman avant tout, monsieur s’impatiente…
De plus, on peut constater que de nombreuses consultations en sexologie ont lieu dans les deux à trois ans qui suivent un accouchement.
On le sait, l’arrivée d’un enfant peut être vécue comme un véritable bouleversement pour le couple. C’est un exemple classique.
Car dans certains cas, madame s’occupe tellement du bébé qu’elle n’a plus envie de faire l’amour. Monsieur se montre patient au départ. Mais par la suite, si cela s’éternise, il s’énerve et insiste.
Hélas, plus monsieur insiste, moins madame a envie.
La finalité de ces comportements est que leurs relations sexuelles s’espacent et des difficultés de communication de tous ordres peuvent s’installer.
Et je peux vous affirmer dans ma pratique en sexologie, que c’est dans le cadre du couple installé avec enfants que le « désert sexuel » est le plus grand.
Car le couple devient « papa-maman ».
Or on ne traite pas son épouse et la mère de son enfant comme on traite une maîtresse.
Pour retrouver le désir, les partenaires doivent réapprendre à faire l’amour, non plus en époux, mais en amants.
Dans ce cas précis, seul un thérapeute en sexologie compétent, saura vous mettre à l’aise, vous donnera même quelques exercices. Ces derniers sont, à l’unanimité, vécus très agréablement et constructifs pour toute relation de couple.
La mauvaise communication au sein du couple
La première fois, Monsieur ou Madame, vient souvent seul(e) en consultation de sexologie.
Mais si conjoint(e) il y a, un bon sexologue demandera presque toujours à le ou la rencontrer.
Un entretien de couple est à mon avis, incontournable.
Car le problème majeur n’est pas tant le sexe, mais la difficulté qu’ont les hommes et les femmes à fonctionner ensemble, à communiquer et à se comprendre.
90 % des problèmes sexuels partent de cette mauvaise communication.
Prenons l’exemple d’un homme qui rencontre un souci d’éjaculation précoce. Il vit ce symptôme comme une maladie honteuse.
Sa femme lui en veut et a fini par refuser tout contact.
Elle se dit : “S’il éjacule vite, c’est parce qu’il est égoïste et qu’il n’en a rien à faire de moi.”
De son côté, son époux se dit : “Si elle me rejette, c’est qu’elle ne m’aime plus.”
Bien sûr, tout cela est faux.
Le leur faire comprendre est un énorme pas en avant.
La première consultation en sexologie consiste à définir le problème et à lever les malentendus. Les symptômes se règlent généralement en quatre séances.
La démarche est difficile
Consulter un sexologue reste toutefois une démarche difficile.
De plus, on franchit ce cap parfois trop tard, alors que la rancœur a fait son nid depuis des années. Et je comprends bien que l’on ait du mal à se décider.
J’ai des consultants qui viennent avec une lettre de leur médecin datant de quatre ou cinq ans. Ou parfois avec les lettres de deux praticiens différents.
En outre, je vous rappelle que les séances de sexologie chez Hémassens ne nécessitent pas d’ordonnance de la part d’un médecin. Vous venez librement, dès que vous en ressentez le besoin.
Je constate également que les jeunes de 20 ans consultent plus facilement un thérapeute en sexologie.
Je suppose que comme les médias les ont informés, pour eux, c’est une démarche plus banale.
Des stratégies pour faire renaître le désir
Tous les spécialistes vous le confirmeront, faire monter le désir, s’apprend.
La diminution du désir dans le temps n’est pas une fatalité. Et des stratégies existent pour le faire renaître.
Et il faut arrêter de croire cette fausse croyance qui existe, et qui est encore très largement partagée :
L’amour doit être magique et se faire naturellement. C’est faux !
Faire l’amour, ça s’apprend, ou ça se réapprend !
Mes consultants ne sont pas « malades ».
Ce sont seulement des personnes exigeantes qui ne renoncent pas à leur qualité de vie amoureuse.
Quant à moi, je ne suis pas médecin, mais plutôt, en quelque sorte « éducatrice ».
Le terme de sexologue est trompeur.
En réalité, un coaching en sexologie concernera plus souvent le relationnel du couple que la sexualité à proprement parlé !
Ce qui revient au même puisqu’un symptôme sexuel est toujours un symptôme relationnel.
Et si vous désirez d’autres informations sur ma pratique en sexologie, n’hésitez pas à lire tous mes articles de cette catégorie.
Christine B.